Quand j’étais petite, je voulais être danseuse étoile. J’étais subjuguée par la grâce et l’aisance des danseuses de ballet classique. Je voulais être comme elles, monter sur mes pointes et faire des entrechats et des pirouettes. Mon objectif ultime était de pouvoir, un jour, faire une représentation du Lac des Cygnes, mon ballet préféré. Pour les danseurs de ballet, y avoir un solo c’est LA consécration d’une carrière.
Au fond, ça ne me dérange pas tant de n’être pas devenue une danseuse étoile; le ballet était / est plus une passion qu’un désir de carrière. J’ai eu le parcours scolaire et les études que je voulais. Dès la classe de 3e, je savais ce que je voulais faire et j’ai préparé un plan pour y arriver. Initialement, j’avais décidé de faire des études de droit, pour devenir avocate. Mais la seule raison pour laquelle je voulais faire cette filière c’est pour la rémunération à la sortie. Après une discussion en conclave avec moi-même, j’ai décidé que ma véritable passion pour en faire une carrière était les langues. C’est ainsi que j’ai entamé des études de langues étrangères. J’ai eu une bourse d’études pour faire LEA, spécialité Anglais / Espagnol, et j’ai adoré !
J’ai eu la chance de pouvoir faire ce qui me passionnait mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Et je pense que ça en marque certains beaucoup plus qu’ils ne le pensent ou ne veulent l’admettre. Je connais des personnes qui auraient voulu étudier un domaine mais cela n’a pas été possible et parfois, on peut apercevoir la déception et la colère derrière leur haussement d’épaules, l’air désabusé. Le jeune lycéen enthousiaste qui voulait étudier l’architecture mais son dossier de demande de bourse a été mis de côté; la jeune artiste qu’on va décourager car il faut « un vrai métier dans la vie ». Toutes ses passions et tous ses rêves qu’on tue dans l’œuf avant que le potentiel ne puisse être pleinement exploité…
Pour ma part, je ne suis pas devenue danseuse étoile mais j’ai pu assister à une représentation du Lac des Cygnes il y a quelques années. C’était la première fois et c’était la version avec la fin heureuse. Depuis, tous les ans, je surveille le programme de l’Opéra de Paris pour assister à une représentation et voir la version de Noureev, celle qui est moins enjolivée. Dans celle-ci, il y a une scène que je trouve magnifique : le solo pour la mort du Cygne blanc. Quand on connaît l’histoire personnelle de Tchaïkovski, cette version correspond davantage à la musique qu’il a composée.
Quand j’ai enfin pu voir en vrai Le Lac des Cygnes, assister à une représentation, je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer. Toutes les émotions sont remontées à la surface je pense. Toutes ces choses que j’aurais voulu faire mais qui n’ont pas abouti. Je crois que la petite fille en moi était heureuse que d’une façon, son rêve d’enfance se réalise. Je pense qu’un jour, je m’inscrirai à un cours de danse classique pour adultes. Et peut-être aussi des cours de natation et de dessin. Il n’est jamais trop tard pour (re)commencer.
Il va donc sans dire que j’aime la danse. J’ai d’ailleurs une idée de spectacle de danse que je peaufine depuis 2015. Je crois que je n’ai jamais eu une vision aussi claire pour un projet. Tout est prêt dans ma tête; quand je ferme les yeux, je peux le visualiser du moment où le rideau s’ouvre jusqu’à l’acte final. Les costumes, les chorégraphies, la musique, les lumières. Je « vois » mon spectacle prendre vie et je suis émue. Je sais qu’il se fera; j’ai simplement besoin de temps et de 20.000€ pour le financer entièrement. Beaucoup plus si on fait une tournée africaine, voire même mondiale, par la suite. Pour l’instant, je note toutes mes idées dans mon carnet à projets et je les ressortirai le moment venu.
Et vous, quelles sont les passions que vous aviez et auxquelles vous aimeriez (re)donner vie aujourd’hui ?
Allez, c’était moi. A demain.
Tchüss,
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