Dans l’article d’hier, on a abordé nos projections et comment nous envisageons l’avenir pendant notre vieillesse. Aujourd’hui, j’aimerais qu’on replonge dans la douce insouciance de notre enfance.
On entend souvent dire que les années collège / lycée sont les meilleures de notre vie. Pour moi, on ne sera jamais plus insouciants que pendant notre enfance. A ce moment, toutes les responsabilités de la vie incombent à d’autres que nous : manger, nettoyer, régler les factures, etc. On n’avait qu’à mettre les pieds sous la table et manger. Choisir (et ne pas ranger) les vêtements soigneusement préparés par nos parents. On pouvait courir dans la cour, idéalement sous la pluie et se ruer dans les flaques d’eau sans être regardés de travers. C’était attendu de nous que nous fassions des gaffes. L’insouciance qui fait partie de notre enfance nous accordait ce privilège. Nos bêtises sont encouragées (dans une certaine mesure), c’est le meilleur moyen pour nous d’apprendre.
On apprend à se méfier de l’électricité, non pas parce que les parents nous mettent en garde à plusieurs reprises, mais parce qu’on a mis les doigts ou une paire de ciseaux dans la prise électrique. On découvre la nature en courant après les papillons, en regardant les oiseaux, en apercevant les objets du quotidien dans les formes des nuages, en mangeant beaucoup et en dépensant notre trop plein d’énergie en courant et en jouant tout le temps. Quand on est encore dans l’insouciance de l’enfance, on ne réfléchit pas, on fonce et on passe à l’action. C’est pour cela que les bébés mettent tous à la bouche, c’est leur façon de découvrir le monde. L’apprentissage par l’expérience.
Prenez l’exemple d’une personne qui souhaite vendre de la limonade. Un adulte fera une étude de marché, réfléchira à une stratégie marketing pour attirer le plus de clients possible et se cassera la tête pour trouver la recette parfaite avant de se lancer, tout en imaginant tout le profit qu’il pourra faire si son business plan fonctionne. Des conditions qu’un enfant ne se pose pas forcément.
Un enfant se contentera de cueillir autant de citrons que possible dans son jardin, installera un présentoir sommaire devant chez lui avec une jolie petite pancarte et célèbrera ses 20€ durement gagnés. Bien assez pour acheter des bonbons, des cartes Pokémon ou un jeu vidéo d’occasion.
Après c’est vrai que les enfants bénéficient d’un avantage indéniable : (presque) tout ce qu’ils font jouit d’un état de grâce, est perçu comme mignon. Par conséquent, les gens sont plus indulgents avec eux. Mais nous devrions nous inspirer un peu plus souvent de cette insouciance dans notre quotidien surchargé d’adultes.
Ces années où nous rendons fous nos parents à grimper et sauter partout, où ils perdent le sommeil pour s’assurer que tout se passe bien pour nous, sont la période formatrice la plus déterminante de notre vie. Tout ce qu’il s’y passera déterminera les adultes que nous deviendront. Tout l’amour que nous recevrons ou pas, toutes les figures d’autorité positive que nous aurons ou pas, toutes les occasions d’apprendre qui se présenteront à nous ou pas, auront un impact sur nous à l’âge adulte. Notre confiance en nous, en les autres et notre capacité à appréhender les situations de la vie dépendent de cette période formatrice.
Je suis de celles et ceux qui pensent que Hurt people hurt people. Toutes les douleurs exprimées d’une façon ou d’une autre (crimes, violences, troubles comportementaux, mal-être, etc.) peuvent le plus souvent être liés à des évènements douloureux ou tragiques pendant l’enfance. C’est la raison pour laquelle j’essaie autant que possible d’avoir des paroles, des gestes valorisants et de poser des actions positives pour montrer aux enfants que je côtoie qu’ils ont de la valeur, que je crois en eux et qu’ils peuvent compter sur moi. C’est pour ça que je suis la tata cool que tous les enfants aiment 😀
On ne sera plus jamais aussi casse-cous, aussi curieux et aussi insouciants que pendant notre plus tendre âge. Profitons-en et prolongeons là autant que possible.
Allez, c’était moi. A demain.
Tchüss,
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